Photo aérienne de la ferme de la Brown Corporation, vers 1948,
signalée par Gaston Gravel. Source : Internet.
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Reproduction gracieusement autorisée par L’Écho de La Tuque.
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Le 27 décembre dernier, à Shawinigan, décédait Rosaire Bélanger. Pour les gens de ma génération et la suivante, il a été un rassembleur de premier ordre et son nom évoque surtout la réalisation d’un formidable projet qui a vu le jour au milieu des années 1960 : le Club Latuquois.
Affiche des activités du Club Latuquois. 1979.
Photo : Gilles Berthiaume. Source : Loisir Plus, juin 1979, p. 10.
C’est en 1965 que lui et quelques camarades membres de l’Association des bénéfices mutuels des employés de la Compagnie internationale de papier, Roland Wagner, Émérild Vaillancourt, Roland Roy et Dave Braithwaite, entre autres, aidés de bénévoles, dont Roch Lortie, Martine Legendre et Norman Théberge, ont eu l’idée de mettre sur pied ce lieu de rencontres, de loisirs et de culture sans pareil en Mauricie.
Le 3 août 1966, deux pleines pages de L’Écho de La Tuque, dont la une, font état du grand projet des employés de la C.I.P. dont la réalisation va bon train sur des terrains propriété jusque-là d’Hydro-Québec, ainsi que dans l’ancienne ferme de la Brown Corporation.
L’ouverture du Club Latuquois, dont Rosaire Bélanger était le président, se fit en juillet 1966. Plus de 800 employés de la C.I.P. avaient auparavant versé une modeste somme hebdomadaire pour en faire partie et ainsi contribué à son avènement qui, au cours des trois premières années avait nécessité 300 000 $ en dépenses de toutes sortes.
Sur cette photo des années 1960, prêtée par Dave Tafel, une équipe d’ouvriers affectés à la station de tri du bois de l’usine de la C.I.P. prend une pause. À gauche Ti-Jean Pelletier, le forgeron dont la cambuse était située dans la cour à bois. L'homme à la casquette, eu centre, se rappelle Dave, avait comme pronom Lorenzo. Au loin, la ferme des Brown avant son aménagement par les membres du Club Latuquois.
À l’ère du papier !
Au Club Latuquois, dans ces années-là, les échanges se faisaient principalement sur papier ! Publication toute simple, sans prétention, le bulletin de liaison des membres de l’Association s’appelait SATELLITE, et s’imprimait à l’aide d’une machine rotative, une Gestetner, et ce, malgré l’apparition de la photocopieuse. La Gestetner demeurait la machine idéale pour l’impression rapide de communiqués, de tracts … et se beurrer les doigts !
Voici, en fac-similé, d’un numéro du SATELLITE, celui de juin 1969, imprimé grâce à ce procédé. Il signale aux membres de l’Association les activités culturelles et sportives à La Tuque.
Dès 1967 fut aménagé, à l’étage de la grande grange, ce qui allait devenir les deux locaux de la boîte à chansons, La Cayute, fondée l’année précédente par Jacques «Coco» Doré. Roch Lortie fut l’agent de la liaison de l’Association avec l’équipe de la boîte à chansons. C’est lui qui, au nom du Club, signait les contrats avec les artistes ou leur gérant.
C’est Yvon Deschamps qui inaugurera la programmation, exceptionnellement un jeudi soir.
Yvon Deschamps posait sur la scène de la Cayute en compagnie de Michel Grandbois, professeur «débutant » à l’école Champagnat et amateur de baseball, qui avait présenté le monologuiste, et quelque peu chanteur, à l’auditoire. (Photo : Pierre Cantin)
Une anecdote à propos des connaissances du baseball de Michel Grandbois, qui s’impliquera ensuite au sein de l’équipe de football de l’école Champagnat, les Vikings. En compagnie d’un ancien camarade de classe, un temps résidant de La Tuque, Serge Drapeau, il avait procédé au repêchage des joueurs disponibles afin de créer la nouvelle équipe de Montréal dans la Ligue Nationale, les Expos. Leurs choix avaient été d’une telle exactitude, que les deux maniaques avaient été l’objet d’un article du journaliste sportif Fernand Liboiron, dans le défunt quotidien unioniste, Montréal-Matin.
Le Club a reçu la visite de deux ministres unionistes de Québec : Gabriel Loubier, Tourisme, et Fernand Lafontaine, Voirie, lesquels ont signé le livre des visiteurs. C'était à l'occasion de l'inauguration de la route 19 vers le Lac-Saint-Jean, en mai 1969.
LA CAYUTE : volet culturel du Club Latuquois
En 1966, Jacques «Coco» Doré avait rassemblé quelques jeunes gens et fondé une boîte à chansons dont les spectacles se déroulaient dans un garage de l’arrière-cour d’une résidence du centre-ville.
En 1967, les gens du Latuquois invite l’équipe à participer à l’aménagement de l’étage de l’immense grange et à s’y installer. Avec l’aide d’ouvriers qualifiés, on procède aux travaux. Ainsi, pour tenter d’insonoriser la grande salle, qui se trouve immédiatement au-dessus du Club Latuquois, qui présente des spectacles plus populaires, des centaines et des centaines de bouteilles vides seront dispersées sous le plancher… Sans trop de succès, car certains soirs, la basse du rez-de-chaussée mettait en péril le phrasé des chansonniers de l’étage.
Latukois et Latukoises auront ainsi l’occasion d’y entendre, trois étés durant, les plus grands noms de la chanson québécoise de l’époque : Jean-Pierre Ferland, Pierre Calvé. Renée Claude, Raymond Lévesque, Yvon Deschamps, Yvon Deschamps, Pierre Létourneau, entre autres.
Les billets sont imprimés en catimini, de façon artisanale, dans le sous-sol du «main office» de l’usine : Alexandre Martel, le patron de l’imprimeur amateur, n’en entendra jamais parler… Contribution involontaire de la multinationale newyorkaise à la culture québécoise…
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Soirée d’ouverture de LA CAYUTE
Juillet 1967, à l'étage de la vieille grange de la Brown Corporation, sur la rive de la Bostonnais, vaillamment et joliment retapée par un groupe d'employés de l'usine de la CIP : spectacle inaugural du second espace occupé par la boîte à chansons LA CAYUTE, création du timide Jacques Coco Doré, qui se cache derrière le très sérieux bassiste accompagnateur du duo LES ALEXANDRINS, engagés pour l'occasion. Posant devant une reproduction géante d'une caricature de Jean-Pierre Ferland, signée Normand Hudon, et qu'a dessinée Denis Binet, qui donnera plus tard un spectacle, quelques jeunes gens qui seront de ceux et celles qui animeront pendant trois étés cette grande salle. Je vais tenter de les identifier Dans l'ordre habituel, DEBOUT : Gilles Rouillard, Jean-Paul Rioux, Jacques Lessard, Claude Lapointe, Louise Lavoie, André Demers, Claude Marchand, Lise Cousineau (des Alexandrins), André St-Pierre, Coco Doré, le bassiste, Lynn Aubé. ASSIS: Pierre Cantin, Michelle Bellefeuille, Sonia Ferron, Lyne Gilbert, Léona Pelletier, Lucette Bouchard, Luc Cousineau (des Alexandrins), Andrée Cournoyer, Danièle Hébert. Le photographe, Gilles Berthiaume, a «coupé» Luce Rouillard, à droite, conjointe de Jacques Doré. Elle a occupé des dizaines de postes à l’étranger, dans les ambassades et les hauts-commissariats du pays.
[Bas de vignette emprunté à Pierre Cantin, du site I COME FROM LA TUQUE]
Parmi les mécènes de La Cayute, au cours des années, il y eut le photographe Gilles Berthiaume, qui a très souvent documenté ses activités; le propriétaire des Autobus Chevrette, Raymond Chevrette, et Maurice Gilbert, «l’ami» discret de la section publicité, qui vient de perdre son épouse, Gisèle Vachon, décédée le 11 décembre dernier. C’est elle qui avait confectionné le magnifique rideau de scène en jute de la boîte.
Cet organisme, par sa constance et la qualité de sa programmation a réalisé un des projets majeurs de la vie socioculturelle à La Tuque.
Louise Houde m'a aimablement permis d'utiliser cette magnifique vue du Club Latuquois, prise du domaine Morency, en 2000.
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L’école secondaire Saint-Zéphirin… encore !
Gaston Gravel, de son côté, m’a fait l’agréable surprise de m’envoyer deux photos liés à cette école.La première, une photo des membres de la chorale de l’école, prise en 1951. Aidé de Richard Scarpino et de Rock Bacon, il a identifié la majorité des choristes.
Plusieurs lecteurs et lectrices de mon blogue y reconnaîtront sûrement un proche.
Cliquez sur la photo pour l'agrandir et y lire les noms.
Voici la liste des garçons identifiés.
Marc Arbour, Roger Beaudet, André Beaudoin, Léo Bélanger, Paulo Bertrand, Robert Bilodeau, Bolduc, Robert Bouchard, Serge Bouchard, Roger Charland, André Cloutier, Robert Déziel, André Dompierre, Paul Duchesne, Jean-Paul Ferron, Yvon Ferron, Marcel Gilbert, Claude Gingras, Gaston Gingras, Camil Hébert, Yvon Labarre, Claude Lapointe, Maurice Lejeune, André Lévesque, Yvon Miller, Parent, Jean-Yves Pilon, Gaston Provencher, Jacquelin Rioux, Germain Rowluck, Jacques Roy, Jacques Scalzo, André Simard, Réjean Tessier, Gilles Vaillantcourt, Guy Vaillantcourt, André Veillette, Michel Veillette, frère André-Maurice.
Il me fera plaisir d’ajouter les noms manquants.
Rare vue de l'intérieur des locaux de Saint-Zéphirin, sans doute de l'annexe, à l’occasion d’une classe de dactylographie. Cours commercial ? Le deuxième de la gauche est André Hamel. Qui sont les autres ? La photo a été sans doute prise en mars 1951 ou 1952, selon cette affiche, en anglais, célébrant Pie X, béatifié en 1951. Également accrochés au mur, une annonce de Coca-Cola et un calendrier. Par la fenêtre, on semble apercevoir les montagnes, à l’ouest.
Photo gracieusement fournie par Gaston Gravel.
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Le «collège» Saint-Zéphirin, dans les années 1940. À droite, l'immeuble qui a accueilli la boulangerie Comeau, puis celle des Fluet. Carte postale fournie par Gaston Gravel.
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Gaston a récidivé en dénichant une photo d’archives (dans Internet) qu’il a associée à une superbe carte postale des années 1940 montrant les anciennes installations de la gappe, la station de tri des billes de bois descendant la Saint-Maurice, installée en amont de l’usine.
La grosse bâtisse, c'était la «coukerie» (cuisine) : de grandes tables, de longs bancs; une affiche avant d'entrer, un tableau élaborant la production des deux équipes. Mon contremaitre était Lauréat BELLAVANCE, un chic type, frère de Baptiste, contremaître des «pipers», à l'usine.
Cette carte postale avait été inscrite sur le site de I COME FROM LA TUQUE (Facebook), lieu de rencontre actif, fort de 1630 membres (au moment de oublier cette page), qui échangent photos et souvenirs, et qui est en voie de devenir le lieu de rencontres des gens intéressés par l’histoire de la ville. Exemple assez extraordinaire de ce qu’on appelle «réseautage social»… Et voilà que j'apprends qu'un autre site collectif SMURFIT-STONE vient de voir le jour, sur Facebook, et propose d'intéressant documents sur l'histoire de l'usine plus que séculaire.
Au temps où j'ai travaillé à la GAP, on s'y rendait en taxi, conduit par Bernard Ruel (une voiture de Sarto Veillette) et, de là, on traversait en chaloupe vers notre lieu de travail.
Je travaillais debout sur les «booms» (estacades), et, avec une «gaffe» de 12 pieds, une longe tige munie d’un crochet de fer, je poussais les billes de bois de 8 à 12 pieds entre deux estacades; un travailleur vis-à-vis un autre. Un monsieur Langlais, de la parenté de mon père m’était associé. On travaillait sur des quarts de 12 heures.
Dave Tafel a puisé dans ses archives de diapositives et m’a fourni des photos qui illustrent la gappe dans les années 1960. Merci, Dave.
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Sur la photo prêtée par Dave Tafel de l'équipe d'ouvriers affectée au tri du bois, il s'agit bien de Jean Pelletier à droite. L'individu au centre m'apparait être Eugène De Lorenzo. Celui de gauche pourrait être Eloïde Fortin.
RépondreSupprimerDans la photo du cours de dactylographie, je peux identifier quelques uns des élèves, de gauche à droite: Emile Girard, Gaston Hamel (et non André Hamel, il était plus jeune que ceux-ci), ?? Dion (de la rue Tessier), à l'arrière, le visage caché à moitié, ?? Marchand (frère de Guy-Paul, fils de Gilbert, le moulin à scie) et Jean-Claude Larouche.
RépondreSupprimerSigné Roland Boudrault