samedi 9 mai 2009

LA TUQUE : HORS DU GIRON TRIFLUVIEN

Les chutes de La Tuque vers 1901. Illustration tirée de l’ouvrage
de N. M. Hinshelwood, Amidst the Laurentians, being a guide to Shawinigan Falls and points on The Great Northern Railway of Canada. Illustrated from the author's own photographs.
Montreal, Herald Press. 1902. [200] pages.


Histoire-Mauricie signale, dans ses éphémérides quotidiennes, que c’est le 9 mai 1939 que La Tuque est passée sous la juridiction ecclésiastique du diocèse de Trois-Rivières, de même que la localité de Parent.

Imaginez-vous que le futur emplacement géographique de La Tuque en faisait déjà partie en … 1884.

Nous étions en effet sur la carte territoriale du diocèse de Louis-François Laflèche, ce natif de Saint-Anne-de-la-Pérade, de descendance amérindienne par sa mère, deuxième évêque diocèse de Trois-Rivières, un réactionnaire de la pire espèce, plutôt autoritaire, opposé à toute mesure un tant soit peu progressiste, auteur d’énormités sur les Amérindiens des Plaines...

Son ultramontanisme maladif l’a poussé à nous «donner» littéralement à quatre diocèses de l’Ontario : Timmins, Pontiac, Témiscamingue et Haileybury. C’est ainsi qu’une large partie de la dîme des Latuquois s’en est allée pour engraisser les résidants de palais épiscopaux ontarois érigés à l’ouest de l’Outaouais.

Pourtant, notre réalité était bien celle du Québec : Latuquois et Latuquoises lisaient à l’époque deux quotidiens publiés dans la Vieille Capitale : Le Soleil et L’Action catholique. Je ne suis pas sûr que les deux journaux aient eu des correspondants chargés de couvrir les minorités du Nord ontarien.

Louis-François Laflèche (1818-1898)
L'écrivain mauricien Jacques Ferron s'est amusé à répandre
la nouvelle qu'il aurait été le père biologique de ...
Maurice Le Noblet Duplessis ! Le prélat avait 72 ans au moment
de la naissance du futur politicien !

C’est tout cela que j’ai tenté de résumer dans la pièce D’eau et de forêts, jouée au complexe culturel Félix-Leclerc, le 16 novembre 2002, et vues par 534 personnes. J’y parle concrètement d’une réalité que les historiens de la Basse Mort-Ici n’ont que très peu évoquée dans leurs écrits. Il faudra bien un jour raconter en détail comment, sur les plans politique, juridique et ecclésiastique, la Haute-Mauricie n’a jamais vraiment intéressé les gens d’En-Bas. Cela explique que son histoire soit si méconnue.

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On retrouve, dans un long essai au titre presque aussi long que son contenu, Quelques considérations sur les rapports de la société civile avec la religion et la famille [...] (Montréal, 1866), tout le conservatisme outrancier du prélat.

L’ouvrage est accessible en ligne.

http://catalogue.banq.qc.ca/cgi-bin/bestn?id=%5FZjow%2F%E2%7Dt%2DJQNFwwdX&act=15&rec=44&auto=1&nov=1&t0=%22Lafl%C3%A8che%2C+Louis%2DFran%C3%A7ois+Richer%2D%2C+1818%2D1898%3B%22&i0=1&s0=5&v0=0&v1=0&v2=0&v3=0&v4=0&sy=0&ey=0&scr=5&logical=1630408544&line=3

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Le patronyme de Laflèche a subsisté dans la cité de Laviolette. C ‘est l’appellation d’un collège privé et, au début des années 1960, au Séminaire Saint-Joseph, c’était le nom de l’une des équipes de hockey. La photo, prise dans l’un des vestiaires du Colisée, montre un écusson arborant ce nom.
Le gardien et l’entraîneur, les frères Asselin, sont originaires de La Tuque, fils d’Adrien, qui avait une école privée, rue Saint-Antoine. Quant au voisin de gauche du cerbère, Réjean Tessier, il était de Sainte-Anne-de-la-Pérade !

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2 commentaires:

  1. Bon matin,
    Toujours un plaisir de vous lire ainsi cela me permet de retourner un peu dans ma ville natale. Est-ce qu'il y aura un jour un article sur le Community Club et son histoire. Mon père y travaillait et notre façon de le voir était d'aller là et en plus de nous faire chouchouter par les gens qui habitaient. Majoritairement anglophone. Mon enfance a été sur la rue St-Maurice devant l'école anglaise et nous étions la seule famille francophone. Mon père Eprhem Rouillard....Merci d'écrire ainsi et vous savez j'aime toujours faire votre lien avec les gens de La Tuque que je rencontre. Même à Michèle Ouimet de La Presse qui a ses ancêtres la famille Spain doit vous lire car je lui écris dès qu'il y a quelque chose pour elle. Au plaisir Francine Rouillard

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  2. J'ai bien aimé votre article sur Louise Lamothe, c'est un bel hommage qu'elle aurait mérité de son vivant. J'ai travaillé avec elle à ses débuts pour l'agence française SDRM et ce travail était intéressant et enrichissant. Le disc-o-logue avait une mise à jour mensuelle et nous faisions une nouvelle édition complète à tous les ans. Des pages et des pages de titres de chansons qui nous trottaient dans la tête même après notre journée de travail.
    J'ai consulté le site de Bibliothèque et Archives Canada que j'ai trouvé très intéressant et assez complet sur l'apport de Louise Lamothe au droit d'auteur-compositeur canadien.
    Merci d'avoir permis à une ex-latuquoise ce petit retour dans le passé et Bravo pour votre blog que je lis toujours avec grand intérêt. Joyce Dryburgh Giroux de Trois-Rivières.

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