dimanche 17 juillet 2011




1948 : construction de la seconde
école Centrale


Carte postale de 1955

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Pendant les années 1930 et 1940, la première église de La Tuque, déplacée en 1921 à l’angle des rues Saint-Antoine et Saint-Georges, servit d’école appelée alors «Centrale».

L’école secondaire Saint-Zéphirin, dirigée par les Frères maristes, datait de 1912 et le premier couvent des Sœurs de l’Assomption remontait à 1908 et avait été incendié l'année suivante. Par la suite, les religieuses furent chargées de la direction de trois écoles primaires construites en 1921, les écoles Saint-Michel, Desbiens, Saint-François, du nom des rues où elles étaient situées. L'une après l'autre, elles ont été démolies.

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Été 1947 : l'état des lieux avant le début de la construction

Segment de la rue Saint-Joseph vers l'ouest : angle de la rue Saint-Louis. À gauche, l'épicier et détaillant de meubles, Honorius Tremblay [1]. Aujourd'hui , c'est la boutique Photos Berthiaume. En face, sur l'autre coin, l'édifice blanc logeait un autre épicier Tremblay, lui aussi marchand de meubles et espèce de dépanneur surnommé «Tremblay Pas d'dépenses». La petite bâtisse en blanc, c'est la première époque du Pignon Rouge, dit le « Curb Service », d'Arthur Veillette [2]. On distingue aussi la Banque Nationale, angle Saint-Antoine, avec son parapet, et les deux églises, la deuxième et son clocher original, et la traverse de la voie du Canadien National. On peut voir, dans la dompe, le sentier que nous empruntions depuis la rue Saint-Georges pour nous rendre en ville. Le sable qui recouvrait cette dompe lui donnait une allure de désert.




Deux vues de la rue Saint-Joseph, vers l'est, et de la partie nord de Saint-Eugène.


1948-1949 : la construction


La commission scolaire de La Tuque confia à l’architecte trifluvien Ernest L. Denoncourt la conception de ce nouvel «externat des filles». Son cabinet a dessiné les plans de dizaines et de dizaines d'immeubles religieux et scolaires dans toute la Mauricie. En 1937, c'est Denoncourt qui conçut l'ajout à l'école Saint-Zéphirin. Il est l'auteur des plans de la seconde résidence de Romulus Ducharme, érigée à l'extrémité sud de la cour de cette école.





En agrandissant la photo, on distingue clairement une voiture de livraison,
tirée par un cheval montant la rue Saint-Joseph et, au centre,
la gare du Canadien National.
Bien difficile de dire à qui appartenait la voiture,
car plusieurs marchands [3] en utilisaient une à l'époque.


La rue Saint-Eugène, à l'angle de Saint-Joseph, en direction sud.

Le 23 juin

Le 28 juin

À droite, à l'arrière plan, l'usine de la Brown Corporation.
À l'arrière-plan, les tas de billes de la Brown.

L'immense chaudière qui alimentera en chauffage l'école.

Le 25 novembre


Lucien Massicotte [4], l'entrepreneur responsable de l'installation de la chaufferie et de la plomberie de l'immeuble, pose en compagnie de Lucien Ringuet, président de la commission scolaire de l'époque.



L'intérieur de la nouvelle école, 1949



Classe d'anglais.

Hiver 1951


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Ernest L. Denoncourt (1888-1972), architecte, passionné de pêche et de chasse

En 1949, Denoncourt est élu président de l'Association de pêche et de chasse
de la Vallée du Saint-Maurice.

Manouane (Manawan), 1932. Dans une embarcation à moteur de la Compagnie de la Baie d'Hudson, dont on aperçoit le drapeau, l'Union Jack et les initiales HBC, au centre, Ernest Denoncourt et deux amis : Albert Tessier, écrivain, photographe et cinéaste, et Alphida Crête, un ancien Latuquois, élu, en 1931, premier député de la circonscription de Laviolette, créée en 1930, jusqu'en 1935, année où il est élu à Ottawa, représentant d’un autre comté nouvellement établi, Saint-Maurice Laflèche.
L'architecte et l'ecclésiastique étaient des confrères de classe au
Séminaire Saint-Joseph de Trois-Rivières.


Denoncourt et des amis, de retour d'un fructueux voyage de chasse en Haute-Mauricie,
au pont péager de Grand-Mère.
1931.

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[1]
Les marchands rivaux. Les numéros civiques seront normalisés vers 1952.
Source : bottin de téléphone de juillet 1949.

[2]
En 1949, Arthur Veillette est le propriétaire du Café Saint-Maurice, rue Commerciale.

[3]
Voitures et chevaux d'antan

Adjutor Lamontagne, vers 1940. Source : Michel Lacasse.
Fortunat Lacasse et son fils Michel, vers 1941. Source : Michel Lacasse.
Louida Bernard, années 1940. Source : archives d'Hervé Tremblay.
Robert Bilodeau m'a aimablement fourni cette autre photo d'une voiture de la Brown. Elle remonte vraisemblablement aux années 1930, à en juger par les roues du véhicule et la tenue du livreur. La photo a été prise devant le 35, rue Commerciale, où logeait le studio de A. W. Provencher, lequel, selon le bottin téléphonique de 1931, «pose le jour et le soir».

Le livreur est Antonio Bilodeau, le père de Robert qui, plus tard, lancera sa boulangerie. Il fut membre du conseil municipal de La Tuque de 1951 à 1961. Parmi ses projets que l’histoire a retenus, celui de construire un tunnel sous la rue Neault afin de permettre la circulation des véhicules d’urgence lors des passages des interminables convois de fret du Canadien National qui quittaient Fitzpatrick vers le Sud.

Je me rappelle, adolescent, que monsieur Bilodeau avait, au pied la montagne, un poney que nous nous amusions à monter sans selle, nous prenant pour des cow-boys.


Paul-Henri Bilodeau, vers 1950. Source: Jacques Dufour (ICFLT).
Boudrault et Nelly, rue Tessier, 1955. Source : Roland Boudrault.

Merci à Gaston Gravel de m'avoir signalé certaines de ces voitures
et de m'en avoir fourni la photo.


[4]
Lucien Massicotte, en 1948, était réélu président de l'Association nationale des entrepreneurs en plomberie et chaufferie, section Trois-Rivières. (Source : The Shawinigan Standard, 28 avril 1948.)

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À l'exception de la carte postale (archives d'Hervé Tremblay), les photos de l'École Centrale proviennent
du fonds Ernest-L. Denoncourt, conservé au Centre universitaire d'études québécoises, à Trois-Rivières.


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