samedi 28 novembre 2009

Les écoles maristes de La Tuque

Une page de l’album du cinquantenaire de l’arrivée des maristes à La Tuque illustre quelques-uns des édifices où se sont donnés les cours primaires et secondaires réservés à la clientèle masculine de la ville. On peut ainsi découvrir les différents développements de l’école de la rue Commerciale, devenue le boulevard Ducharme, institution souvent appelée «collège».

1911

L’édifice qui a accueilli les frères maristes à leur arrivée, au début de 1911, fut construit à partie du 2 mai 1910 et a d’abord hébergé les services de la première municipalité du VILLAGE DE LA TUQUE. Ce fut en quelque sorte le premier hôtel de ville.

Située à l’angle des rues Saint-Zéphirin et Commerciale, puis vendue à R. A. Bartlett et Herman Martinson, pour la somme de 2670,61 $ (1), elle fut convertie en orphelinat qui porta le nom de Sacré-Coeur. Une allonge fut construite et on y installa six salles de bains. On a creusé une cave pour y installer une fournaise à air chaud et on ajouta une galerie à l’avant. Pendant un certain temps, elle servit de logis aux entrepreneurs chargés de la construction de l'école Saint-Zéphirin.

Onésime Dallaire, maire de 1955 à 1961, et Aldori Dupont, greffier de la ville de 1939 à 1962 environ, ont fréquenté cette première école.

De nos jours, des maisons jumelles occupent le lot.

1912

Entreprise en 1912, la construction d’un «collège» fut achevée l’année suivante et, le premier avril 1913, les maristes s’y installaient.

1924

À défaut de drapeau québécois, c'est celui de la

France qui flotte au dessus du «collège» Saint Zéphirin.

Le nombre d’élèves augmente et une aile vient doubler la superficie de l’école.

1937-1938

On ajoute à l’édifice une autre annexe, qu’on nomme «École industrielle».


Il s'y donnait des cours de bois et de fer depuis 1927. Micheline Raîche Roy a posté dans le site I COME FROM LA TUQUE une rare photo de 1929 présentant les premiers diplômés de cette école, curieusement chapeautée par une «municipalité scolaire», dont les commissaires étaient Lucien Ringuette, Édouard Belleau, D. Dufour et Ed. Tremblay, et le président, Donat-Émile Hardy.

Le personnel de l’école : Jean-Michel, directeur, Charles-Borromée, assistant-directeur, et Alphonse Roy, secrétaire-trésorier; les professeurs Paul-Émile Malo, menuiserie, A. Couture, ajustage. Les élèves étaient E. Bolduc, L. Hudon, C. Adams, le président de la promotion, J. Crête, vice-président, L. Lamontagne et O. Duchesneau. Source : archives de Micheline Raîche Roy.

L'édifice a été le sujet de quelques cartes postales. Celle-ci remonte à 1940 et fut produite par «Barré Éditeur».

1951

Un autre agrandissement vient augmenter la superficie de l’école. Il comprend entre autres une salle de musique.

Cette photo que m’a envoyée Dave Tafel, le fils d’Alton Tafel, gérant de l’usine de la C.I.P., date de juin 1956. On y aperçoit le mur nord de l’école Saint-Zéphirin. En agrandissant la photo, on note un détail intéressant : au centre, entre le haut du plateau et le terrain de golf, quelques vestiges du long escalier qui, depuis la rue Commerciale, devenue le boulevard Ducharme, à la hauteur de la rue Lacroix, menait tout au bas. Pendant longtemps, des résidants empruntaient un sentier de travers qui partait du bas de la côte de l’hôpital et aboutissait dans la cour de l’école. Archives de Dave Tafel.

1957

Construction d’une nouvelle école secondaire baptisée Champagnat. Elle prendra plus tard le nom de Félix-Leclerc.

1962

Un incendie détruit une partie de l’école. Une fois la reconstruction effectuée, on décide de donner le nom d’Eugène-Corbeil à l’institution.

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Annonce tirée de l’Album souvenir du cinquantenaire des frères maristes. La Tuque. Une pièce d’histoire en elle-même.

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(1) [1] Précisions tirées de l’ouvrage de Françoise Bordeleau, Les 75 ans de la paroissse Saint-Zéphirin. La Tuque. 1912-1987. [Shawinigan, Publicité Pâquet, 1987).

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samedi 21 novembre 2009



Le petit lac Saint-Louis mis à profit


Le lac Saint-Louis, le p'tit lac des Latuquoises et des Latuquois. 25 juillet 2008

Je ne sais pas si Benoît Hudon et Michel Jacques, les créateurs de la page I come from LA TUQUE [1], sur le populaire carnet social FACEBOOK, auraient pu imaginer que leur projet deviendrait aussi imposant et un réseau de retrouvailles aussi convivial : voilà qu’il a rassemblé près de 1400 personnes, qui y laissent leurs commentaires, mais surtout de précieuses photos sur le passé de la ville.

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Depuis quelque temps, sur I come from LA TUQUE, j'ai vu plusieurs photos reliées au lac Saint-Louis et je me suis rappelé ce magazine Saguenay Loisirs qui, en juillet 1967, avait fait du marathon de nage LE VINGT-QUATRE DE LA TUQUE, sa page de couverture.


La photo de la page de couverture, sans doute de 1964 ou 1965, donne un aperçu de l’état du P’tit Lac au milieu des années soixante : la plage, les barbotteuses, la flottille de pédalos, devant le O-100-20, et la grande étoile qui a précédé le nénuphar géant. On peut aussi voir le parc Saint-Eugène, dans son état naturel, le couvent, pas encore démoli, et plusieurs rues tranquilles du nord du lac : Saint-Honoré, Saint-Paul, Saint-Michel, de la Plage.

La rédaction du périodique ne manque pas d'humour; pour elle,la politique n’est qu’un des loisirs ! Elle n’a pas tort : combien de politiciens et de politiciennes n’ont-ils pas le don de nous faire rigoler ? Ou de nous émouvoir aux larmes par leurs décisions insipides, parfois stupides…

Le contenu des annonces publicitaires demeure intéressant à plus d'un point de vue, car il renseigne sur la nature et les activités des entreprises et leurs responsables. On y rapaille quantité de données utiles à la confection de l'histoire d'une localité.

Le lieu de rendez-vous d'une bonne partie de la jeunesse latuquois, en ces années-là, était la salle de danse 0-100-20, propriété de l'un des organisateurs du marathon de nage par équipe, Gaston Fortin, qui présentait son établissement comme le «restaurant des sportifs». Plusieurs orchestres de rock latuquois y ont assuré l'animation musicale.

Discrète présence du salon funéraire de la rue Commerciale, institution durable !

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L'original kiosque touristique, situé à l'entrée sud de la ville à l'époque.

Vue du lac Saint-Louis et d'une partie du toit de la salle 0-100-20.

Sur la photo du haut, une partie de la salle 0-100-20, et, à droite, l'abri des chronométreurs dont l'équipe était majoritairement composée d'employés de bureau principal de l'usine de la Canadian International Paper. Parmi eux, Richard Rochette, Jacques Dallaire, Jean-Paul Dompierre, Jean-Pierre Dumont, Pierre Cantin... Si je me rappelle bien, le responsable des statistiques était Roch Lortie.

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Autre avantage de ces annonces, le numéro civique des établissements permet de localiser l'emplacement où ils se trouvaient avant d'être détruits ou transformés.

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Gaston Fortin, plus tard, échevin et maire de la ville, était du groupe qui lança ce projet d’envergure mondiale en 1965. Une formidable équipe de bénévoles a réussi à faire de cette activité sportive un événement incontournable, à l'égal de la fameuse traversée à la nage du lac Saint-Jean.

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[1] Je suis persuadé que le titre serait beaucoup plus accrocheur et refléterait davantage le caractère foncièrement francophone de la ville s’il était traduit, ou du moins présenté dans les deux langues. Pourrais-je suggérer à l’administratrice de la page, Christine Hudon, cette formulation en français ?

Je suis de LA TUQUE.


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mercredi 4 novembre 2009

Mai 1960, on parade au pas, à Champagnat.

Cette année-là, c’est une grosse légume des Forces armées canadiennes qui se pointe à La Tuque pour procéder à l’inspection des cadets de l’Armée de l’école secondaire Champagnat : le vice-chef de l’état-major général de la Défense, le major général Jean-Victor Allard, accompagné, cette fois, d’officiers canadiens-français.

Les photos sont tirées de l’Album souvenir du

cinquantenaire des frères maristes. La Tuque.

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Le frère Lionel-Albert et Roger Mulligan accueillent Allard à l’aéroport de La Tuque.

À gauche, Roger Fortier, un des membres du comité des cadets.

Aubert Montgrain, professeur de musique et directeur de la petite harmonie, passe en revue ses musiciens en compagnie du major-général Allard. En avant-plan, à gauche, Robert Danis, qui semble porter l’uniforme de la «grande» Harmonie, et, à droite, Pierre Montgrain, le fils du directeur musical.

Une note en passant : sur la page I COME FROM LA TUQUE [1], un lieu fort intéressant d’échanges, on s'interroge sur l’identité des tambours-majors de l’Harmonie qui ont succédé à Adélard Potvin. Il semble que Jean-Guy Deslauriers, le peintre, ait été de ceux-là. Chose certaine, d’après Michel Grandbois, professeur de Champagnat à la retraite, qui a fait partie des deux corps de musique, Camil Bouchard a été le tambour-major de cette dernière. D’ailleurs, plusieurs élèves de cette école secondaire ont participé aux activités de la grande Harmonie.

Signature du livre d’or de la Ville. Lucien Ringuet, le maire Onésime Dallaire, abbé Georges-Henri Dauphin, frère Louis-Abel, Aubert Montgrain, Victor Potvin.

Le dîner d’honneur.

Le comité d’élèves responsable des cadets, tout probablement en 1958.

Debout, Jacques Poulin, Jacques Gaudet et Gaston Bolduc. Assis, au centre, Noël Ferron; à sa gauche, Roger Fortier.

Lucien Ringuet, le major Loranger, Louis-Abel, directeur de Champagnat, Jean-Victor Allard, le député Romulus Ducharme, le major Chouinard, le lieutenant Poirier, Raymond Arseneault, président de la commission scolaire.

Le comité du service d’ordre. Camil Bouchard, Roger Fortier, Jacques Gauvin, Gilles Marchand et Lionel-Albert.

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La présence de tant de militaires francophones était probablement un signe avant-coureur de l’arrivée de la Révolution tranquille et du progrès du français au Québec.

Pourtant, la section des annonceurs de l'Album souvenir montre que La Tuque était toujours tout aussi colonisée sur le plan de la langue. L’école avait en effet accepté d’y insérer des annonces entièrement rédigées en anglais.

C’est le cas de l’un des plus vieux magasins de la ville, une mercerie de la rue Commerciale, «H. E. Hillier & Sons Ltd, men’s wear», qui affirme que «your appearance is our business» et du garage «J. F. Keenan Ltd», qui se présente comme un «dealer» de Chevrolet et d’Oldsmobile et qui a pignon sur «Tessier St.» !

D’autres commerces, la plupart propriété de francophones, affichaient une raison sociale à l’anglaise.

On lit en effet «Dubois Motor Sales» – «Frank Spain Co. Ltd» – «Laviolette Adjusment Bureau» – «Canadian Tire and Repair Co. Ltd.» – «Duchesne Ltd, Furniture» – «St-Maurice Electric Inc.».

Autres temps, autres mœurs…

Il faudra attendre encore plusieurs années afin qu’une campagne de francisation, qui commencera à l'usine de la C.I.P., à laquelle j’ai participé activement, fasse bouger les choses et qu’on se débarrasse de cette attitude de colonisés.


[1] Accessible par le site du carnet social FACEBOOK.

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